




Costanza Candeloro, Glam Proof, cinq impressions photographiques, décalcomanie sur céramique, 21 cm x 29,7 cm, signées et datées. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2025
CHF 2’000.-





Costanza Candeloro, Glam Proof, cinq impressions photographiques, décalcomanie sur céramique, 21 cm x 29,7 cm, signées et datées. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2025
CHF 2’000.-






La treizième Before Publication est un texte fictionnel de l’artiste genevois Timothée Calame, alias T. Freakson Calame, exposé au Centre d’édition contemporaine en 2019. Il s’agit d’un ensemble de courtes nouvelles qui décrivent les pérégrinations urbaines d’un personnage pris dans une suite d’événements et de rencontres improbables. Dans une ambiance étouffante et paranoïaque, tout peut alors devenir une menace pour ce personnage qui traine son malaise existentiel et se heurte à des conventions sociales absurdes ainsi qu’aux individus hors-sol qui en sont les sentinelles.
Ce texte est lié aux intérêts de Calame: la ville et ses recoins, l’urbanisme et ses enjeux politiques sous-jacents, l’industrie culturelle et ses accès. En décrivant un environnement à la fois coercitif et déliquescent, il interroge l’influence de l’espace public sur nos comportements en société, régulés par des codes et des règles constitutifs d’un système de surveillance. Scatofiction traduit un sentiment de déréliction, un état de précarité généralisé, économique et culturel, effet d’un pouvoir qui favorise l’individualisme plutôt que la création d’une société mutualiste et communautaire, laissant chacun à sa solitude.
Timothée Calame est né en 1991 à Genève où il vit et travaille. Son travail a été présenté à l’occasion des expositions personnelles : A Spring in Endophasia, Weiss Falk, Zurich (2023) ; Interiority in 2022, Edouard Montassut, Paris (2022) ; Transit Times, Weiss Falk, Bâle (2021) ; Altera, Centre d‘édition Contemporaine, Genève (2019). Parmi les expositions collectives auxquelles il a pris part, citons : Great Works, Galerie Oskar Weiss, Zurich (2025) ; Récits de collection, MAMCO, Genève (2023) ; Watercolours, Chapter III, XYZ, Tokyo (2023) ; Found Refined Refound, Weiss Falk à Eva Presenhuber, New York (2023) ; Horizones – 23e Prix Fondation Pernod Ricard, Fondation Pernod Ricard, Paris (2022) ; DON’T SAY I DIDN’T SAY SO, Kunstverein Bielefeld, Bielefeld (2022) ; Môtiers 2021 – Art en Plein Air, Môtiers (2021) ; Kiefer Hablitzel | Göhner Kunstpreis 2020, Kunsthaus Langenthal (2021).
Vernissage, mercredi 11 juin 2025, de 18h à 20h
Exposition du 12 juin au 18 juillet 2025




Denis Savary, Car Wash, portrait de John M Armleder, vidéo, couleur, 38’40’’. Son: compilation de musiques hawaïennes par John M et Stéphane Armleder. Caméra: Margot Sparkes. Montage: Nicolas Ponce. Set Design végétal: Stella Falcoz. Remerciements: Hélène de Ryckel, Daniel Mudrecki, Car Wash SWISSWASH, Plan-les-Ouates, John M Armleder et Lena Guevry. Produit par le Centre d’édition contemporaine, Genève, 2025
Denis Savary propose deux portraits d’artistes avec qui il entretient un dialogue depuis plusieurs années, John M Armleder et Giulia Essyad. Deux portraits-vidéos et deux propositions inédites qui font écho à la programmation du Centre d’édition contemporaine, John M Armleder ayant été invité à réaliser plusieurs éditions, en 1992 et en 2024, tout comme Giulia Essyad, en 2022 et en 2024.
Ces deux portraits s’éloignent de l’approche classique du genre qui documenterait et analyserait le travail ou la personnalité de l’artiste. Le regard de Savary se porte en effet davantage sur des éléments récurrents et distinctifs de la pratique artistique de ces deux artistes qu’à première vue tout oppose, les plantes pour Armleder, son corps pour Essyad.
Savary envisage ces deux productions comme une suite à Blood on the Dinning-Room floor, la vidéo qu’il a présentée lors de son exposition Quiet Clubbing au Centre d’édition contemporaine en 2024. On retrouve en effet dans les portraits d’Armleder et d’Essyad la notion d’enfermement dans des espaces transparents qui caractérisait cette vidéo, une forme de retour sur son passé avec un light show, façon «discothèque de campagne», projeté sur les murs de la villa de son enfance, transformés en écran. Pour John M Armleder, il installe un jardin des plantes dans l’habitacle d’une voiture qu’il fait passer dans un carwash. La transparence et la brillance des vitres sont accentuées par les jets de lumière, l’eau et la mousse qui ruissèlent, donnant l’illusion de plantes aquatiques artificielles, le tout en parfaite symbiose avec la bande sonore composée de musiques hawaïennes choisies par John M et Stéphane Armleder. Dans le portrait de Giulia Essyad, le visage de l’artiste apparait dans l’obscurité d’un lasergame. Les jets de lumières la transforment en un être irréel, éclairé par un bleu intense rappelant les Bluebots, ses doubles, petites figurines qui peuplent ses vidéos.
Tout comme Blood on the Dinning-Room Floor, ces deux nouveaux projets interrogent le médium et le dispositif de la vidéo. Car Wash devient une sorte d’aquarium psychédélique où l’image de l’eau de lavage se projette sur des plantes parfaitement sèches, en évoquant des éclaboussures, des splashes, motif récurent dans l’œuvre d’Armleder. C’est également autour d’un tel effet de projection lumineuse que s’articule la vidéo Giulia. Le lasergame tantôt se fond dans le visage d’Essyad tantôt s’y réfléchit. L’artiste, comme un fantôme pris au piège dans un écran de télévision, dévoile en transparence l’espace qu’elle semble hanter.
Denis Savary, Giulia, portrait de Giulia Essyad, vidéo, couleur, musique, 03’48’’. Caméra: Margot Sparkes. Montage: Nicolas Ponce. Maquillage: Morgane Gillioz. Remerciements: Giulia Essyad et Laser Game, Genève. Produit par le Centre d’édition contemporaine, Genève, 2025
Denis Savary propose deux portraits d’artistes avec qui il entretient un dialogue depuis plusieurs années, John M Armleder et Giulia Essyad. Deux portraits-vidéos et deux propositions inédites qui font écho à la programmation du Centre d’édition contemporaine, John M Armleder ayant été invité à réaliser plusieurs éditions, en 1992 et en 2024, tout comme Giulia Essyad, en 2022 et en 2024.
Ces deux portraits s’éloignent de l’approche classique du genre qui documenterait et analyserait le travail ou la personnalité de l’artiste. Le regard de Savary se porte en effet davantage sur des éléments récurrents et distinctifs de la pratique artistique de ces deux artistes qu’à première vue tout oppose, les plantes pour Armleder, son corps pour Essyad.
Savary envisage ces deux productions comme une suite à Blood on the Dinning-Room floor, la vidéo qu’il a présentée lors de son exposition Quiet Clubbing au Centre d’édition contemporaine en 2024. On retrouve en effet dans les portraits d’Armleder et d’Essyad la notion d’enfermement dans des espaces transparents qui caractérisait cette vidéo, une forme de retour sur son passé avec un light show, façon «discothèque de campagne», projeté sur les murs de la villa de son enfance, transformés en écran. Pour John M Armleder, il installe un jardin des plantes dans l’habitacle d’une voiture qu’il fait passer dans un carwash. La transparence et la brillance des vitres sont accentuées par les jets de lumière, l’eau et la mousse qui ruissèlent, donnant l’illusion de plantes aquatiques artificielles, le tout en parfaite symbiose avec la bande sonore composée de musiques hawaïennes choisies par John M et Stéphane Armleder. Dans le portrait de Giulia Essyad, le visage de l’artiste apparait dans l’obscurité d’un lasergame. Les jets de lumières la transforment en un être irréel, éclairé par un bleu intense rappelant les Bluebots, ses doubles, petites figurines qui peuplent ses vidéos.
Tout comme Blood on the Dinning-Room Floor, ces deux nouveaux projets interrogent le médium et le dispositif de la vidéo. Car Wash devient une sorte d’aquarium psychédélique où l’image de l’eau de lavage se projette sur des plantes parfaitement sèches, en évoquant des éclaboussures, des splashes, motif récurent dans l’œuvre d’Armleder. C’est également autour d’un tel effet de projection lumineuse que s’articule la vidéo Giulia. Le lasergame tantôt se fond dans le visage d’Essyad tantôt s’y réfléchit. L’artiste, comme un fantôme pris au piège dans un écran de télévision, dévoile en transparence l’espace qu’elle semble hanter.
Vernissage, mercredi 4 juin 2025, de 18h à 20h
L’accrochage reste visible le jeudi 5 juin 2025, de 13h à 18h



Denis Savary propose deux portraits d’artistes avec qui il entretient un dialogue depuis plusieurs années, John M Armleder et Giulia Essyad. Deux portraits-vidéos et deux propositions inédites qui font écho à la programmation du Centre d’édition contemporaine, John M Armleder ayant été invité à réaliser plusieurs éditions, en 1992 et en 2024, tout comme Giulia Essyad, en 2022 et en 2024.
Ces deux portraits s’éloignent de l’approche classique du genre qui documenterait et analyserait le travail ou la personnalité de l’artiste. Le regard de Savary se porte en effet davantage sur des éléments récurrents et distinctifs de la pratique artistique de ces deux artistes qu’à première vue tout oppose, les plantes pour Armleder, son corps pour Essyad.
Savary envisage ces deux productions comme une suite à Blood on the Dinning-Room floor, la vidéo qu’il a présentée lors de son exposition Quiet Clubbing au Centre d’édition contemporaine en 2024. On retrouve en effet dans les portraits d’Armleder et d’Essyad la notion d’enfermement dans des espaces transparents qui caractérisait cette vidéo, une forme de retour sur son passé avec un light show, façon «discothèque de campagne», projeté sur les murs de la villa de son enfance, transformés en écran. Pour John M Armleder, il installe un jardin des plantes dans l’habitacle d’une voiture qu’il fait passer dans un carwash. La transparence et la brillance des vitres sont accentuées par les jets de lumière, l’eau et la mousse qui ruissèlent, donnant l’illusion de plantes aquatiques artificielles, le tout en parfaite symbiose avec la bande sonore composée de musiques hawaïennes choisies par John M et Stéphane Armleder. Dans le portrait de Giulia Essyad, le visage de l’artiste apparait dans l’obscurité d’un lasergame. Les jets de lumières la transforment en un être irréel, éclairé par un bleu intense rappelant les Bluebots, ses doubles, petites figurines qui peuplent ses vidéos.
Tout comme Blood on the Dinning-Room Floor, ces deux nouveaux projets interrogent le médium et le dispositif de la vidéo. Car Wash devient une sorte d’aquarium psychédélique où l’image de l’eau de lavage se projette sur des plantes parfaitement sèches, en évoquant des éclaboussures, des splashes, motif récurent dans l’œuvre d’Armleder. C’est également autour d’un tel effet de projection lumineuse que s’articule la vidéo Giulia. Le lasergame tantôt se fond dans le visage d’Essyad tantôt s’y réfléchit. L’artiste, comme un fantôme pris au piège dans un écran de télévision, dévoile en transparence l’espace qu’elle semble hanter.






Cristina Ricupero, Curating Monsters, Before publication 12, brochure, 48 pages – cahier unique, 17,2 × 23,5 cm, offset, reliure agrafée, 250 exemplaires – publiée dans la collection Before publication réunissant plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraissent régulièrement et avant l’édition définitive de L’Effet papillon II, 2008 – 2025 (second tome de L’Effet papillon, 1989 – 2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2025. ISBN: 978-2-9701916-0-5
CHF 20.-
Dans Curating Monsters, Before publication 12, Cristina Ricupero mobilise la figure de Frankenstein qui, comme un fil rouge, l’aide à explorer et partager sa pratique curatoriale. Trouvant une concordance entre le monstre composite de Mary Shelley et le principe de création d’une exposition, où souvent un corpus d’œuvres très large et diversifié démultiplie les occurrences, qui se combinent, se répondent et génèrent une réflexion capable d’élargir les perspectives et les commentaires critiques. Les thématiques choisies sont souvent en phase avec l’actualité et même prémonitoires, ce qui attestent de sa singularité comme commissaire d’exposition.
À travers l’analyse de quatre expositions historiques et emblématiques – la Première Foire Internationale Dada, l’Exposition internationale du surréalisme, First Papers of Surrealism et la galerie surréaliste de Peggy Guggenheim, Art of This Century –, réalisées entre 1920 et 1942, Cristina Ricupero revisite certains de ses projets et met en lumière ses thématiques favorites : les sociétés secrètes (Secret Societies, Schirn Kunsthalle, Francfort et CAPC de Bordeaux, 2011–2012), les liens entre l’art et le crime (The Crime Was Almost Perfect, Witte de With Center for Contemporary Art, Rotterdam et PAC-Padiglione d’Arte Contemporanea, Milan, 2014) le monde de l’espionnage (We Never Sleep, Schirn Kunsthalle, Francfort, 2020–2021) et la « maladresse enthousiaste » dans l’art, dans l’exposition Ridiculously Yours?! Art, Awkwardness and Enthusiasm (Bundeskunsthalle Bonn, Deichtorhallen / Falckenberg Collection, Hamburg; Halle für Kunst Steiermark, Graz; Neue Galerie Graz Halle für Kunst Steiermark, Graz, 2022–2024). Sans oublier que cette idée sous-jacente de la monstruosité, récurrente, lui permet d’envisager l’exposition comme un corps en mutation, où chaque élément participe organiquement de la construction d’un ensemble cohérent, que Cristina Ricupero envisage avant tout comme un espace de questionnements critiques sur l’art et la société.
Cristina Ricupero est commissaire d’exposition et critique d’art indépendante. Elle vit et travaille à Paris. Elle a réalisé des expositions internationales parmi lesquelles: Ridiculously Yours?! Art, Awkwardness and Enthusiasm (avec Jörg Heiser), Halle für Kunst Steiermark, Graz (2023), Deichtorhallen/Sammlung Falckenberg, Hambourg (2023) et Bundeskunsthalle, Bonn (2022); We Never Sleep, Schirn Kunsthalle, Francfort (2020); Divided We Stand (avec Jörg Heiser), 9e Biennale de Busan (2018); la Nuit Blanche, Monaco (2016). Elle a été consultante pour la 9e Seoul Mediacity Biennale (2016); The Crime Was Almost Perfect, Witte de With, Rotterdam (2014) et PAC-Milan, Milan (2014); New Ways of Doing Nothing (avec Vanessa Joan Müller), Kunsthalle Vienna (2014); Suspicious Minds, Galeria Vermelho, São Paulo (2013); Cosmic Laughter – Timewave zero then what? (avec Fabian Marti), Ursula Blickle Stiftung (2012), Kraichtal-Unteröwisheim (2012); Secret Societies, Schirn Kunsthalle, Francfort et CAPC de Bordeaux (2011).

Denis Savary, Quiet Clubbing, affiche, offset, couleurs, papier X-Motion White, 170 g/m2, 42 x 59,4 cm, 200 exemplaires, datés et signés. Edition du Centre édition contemporaine, Genève, 2025. Edition offerte aux membres de l’association pour l’année 2025.
CHF 150.-
Du 14 mars au 30 mai 2025
Vernissage, jeudi 13 mars 2025, de 18h à 21h (Nuit des Bains)
Nuit des Bains, jeudi 15 mai 2025, de 18h à 20h






En 2013, Caroline Bachmann commence à peindre une vue du lac Léman, à différents moments de la journée, souvent à l’aube, à la tombée du jour ou même la nuit, toujours depuis la même fenêtre de sa maison à Cully. Ces peintures résultent d’un travail en deux temps. Elle commence par des croquis, qui indiquent des zones de couleurs et quelques détails du paysage. Ensuite, à partir de ces dessins qui s’apparentent plutôt à des notations, elle poursuit en atelier le travail de peinture, loin du paysage. Bachmann ne peint jamais les paysages en extérieur, mais toujours en différé, à son atelier, qu’elle nomme « sa grotte », ou encore plus loin du lac Léman, dans son atelier de Berlin. Le temps court du croquis fait place à un processus plus long de construction durant lequel elle fait appel à sa mémoire et à son imagination. Plusieurs peintures sont réalisées en parallèle, et des mois peuvent s’écouler avant que l’une d’elles ne soit achevée, une manière par la distance de se réapproprier cette vue si familière et spectaculaire, de la réinvestir.
La focalisation sur cette vue de lac, quotidienne et immuable, a la précision d’un téléobjectif mais imaginaire. Le cadre peint qui l’enserre traduit également une peinture très loin de tout naturalisme ou d’un quelconque effet atmosphérique ; ce double cadrage – limite de la toile et cadre peint –, accentue la vision resserrée et kaléidoscopique de ce plan d’eau, coincé entre un ciel immense et un cirque de montagnes souvent en contre-jour. On pense à la plongée dans les falaises de craies de Rügen de la fameuse peinture de Caspar David Friedrich, Kreidefelsen auf Rügen(1818), ou au mur ouvert d’Étant Donnés : 1° La chute d’eau, 2° Le gaz d’éclairage (1946-1966), de Marcel Duchamp. Référence particulièrement importante pour Caroline Bachmann puisque la chute d’eau visible dans le fond de cette œuvre est située à Puidoux-Chexbres, dans la même région que Cully. Découverte qui a motivé une recherche approfondie à propos d’Étant Donnés, menée avec Stefan Banz, suivie de l’organisation d’un symposium intitulé Marcel Duchamp and the Forestay Waterfall. Chez Bachmann, comme chez Friedrich et Duchamp, le cadrage est fondamental. Chez elle, il contribue à créer une distanciation avec le sujet, à transformer la peinture en une image, plus graphique, comme une page, il accentue la stylisation et refroidit l’effet pictural de la peinture à l’huile avec ses effets de transparence, impressionnistes.
A la profondeur entre ciel, lac et montagnes répond une ligne de partage entre deux plans horizontaux, de part et d’autre de la ligne d’horizon, qui rappelle Le Léman vu de Chexbres (vers 1904) de Ferdinand Hodler, réalisé depuis ce même rivage. L’horizontalité suggère un équilibre suspendu qui se retrouve chez Bachmann dans la stylisation des bandes de nuages ou dans les grilles formées par les rayons de soleil. Renonçant à toute figure humaine, à toute élément anecdotique, par exemple des bateaux sur le lac, Bachmann accumule les formes imaginaires – en volutes, arabesques et semis de points – ou les motifs étranges, informels. Évidemment, Bachmann travaille aussi la luminosité de ce site géographique exceptionnel, jouant sur les harmonies et dysharmonies, grâce à une gamme de couleurs qui semble sans limites, des surfaces saturées et d’autres iridescentes, passant de spots extrêmement lumineux à des détails plus éteints et sombres, multipliant les contrastes très marqués.
Le vocabulaire formel de Bachmann s’apparente parfois à de drôles d’objets non identifiés. Cette stylisation loin de toute esthétique pop produit des sortes d’images rêvées et inconscientes, comme des traces et des coups de lumière sur la rétine. Bachmann se réserve ainsi la liberté d’une immense bibliothèque de formes et de couleurs qui lui permet d’échapper à tout rapprochement avec des formules romantiques, régionaliste, ou à des visions de carte postale. En concurrence avec une typologie touristique, à la limite du « trop beau pour être vrai », elle la transforme en un vocabulaire poétique, presque naïf ou enfantin, parfois facétieux, avec des influences seventies, hippies tendance psychédélique, en touchant du bout des doigts le spirituel. Sans complaisance et dès qu’une exaltation sentimentale pourrait apparaitre, Bachmann se déplace, multiplie les écarts, les surprises, inventant d’autres combinaisons, plus vives et mordantes, qui lui permettent d’écarter la tentation où la représentation d’un paysage spectaculaire, fascinant, addictif, pourrait l’entrainer.
À l’occasion de son exposition au Centre d’édition contemporaine, Caroline Bachmann présente une nouvelle édition de lithographies, Dix Matins, inspirées de dessins réalisés en 2023, à Überlingen, sur les rives du lac de Constance. Ici aussi il y a unicité de lieu, de sujet et de focale : le matin, le ciel, le lac et la ligne d’horizon avec leurs combinaisons de lumière, d’ombres et de reflets. Mais chaque lithographie crée une surprise : un ciel lumineux alterne avec des jeux de nuages orageux, le lever du soleil avec une rémanence de la lune ou du ciel étoilé… Le rendu est très dessiné, dans un camaïeu de bleus ; les surfaces semblent travaillées à la craie grasse ou au pastel pour se fondre avec le grain du papier. Bachmann fait alterner des aplats, adoucis par la technique de la lithographie, et des disséminations de petits traits ou de motifs répétitifs, évoquant des broderies. Les rayons de soleil qui traversent les bandes de nuages et illuminent le plan d’eau, laissé parfois totalement blanc, fait ressortir le papier. Les contrastes entre clair et obscur sont accentués, mais peuvent aussi alterner avec des traitements plus doux, certaines images étant très blanches, surexposées et calmes, d’autres très sombres, orageuses et dramatiques. Le bleu cobalt, unique, spécialement créé par le lithographe, confère à ces paysages une aura semblant provenir d’une ancienne technique photographique, amplifiée par le point de vue resserré et répétitif. La vue elle-même, entre ciel et lac, fait partie d’un vocabulaire esthétique connu, comme un souvenir, un archétype, et même si Bachmann s’est inspirée de la réalité, elle a tellement été retravaillée, dans un double mouvement d’affinement et de réduction, que l’image en devient factice, en fait sublimée, à l’exemple de la fameuse série de dix estampes de Hokusai, La Grande Vague de Kanagawa (1830-1831). Car si chaque lithographie conserve certains détails propres au lieu déterminant la cohérence de la série, les écarts entre chaque matin stimulent le regard, la curiosité, et évite par le raffinement d’une écriture parfaitement lithographique, que la répétition des signes ne devienne iconique.
Du 30 janvier au 2 février 2025
Vernissage, mercredi 29 janvier 2025
Stand B2, Palexpo
Genève






Le CEC participe à Art Genève 2025 avec Marie Angeletti, John Armleder, Paul Bernard, Laurence Bonvin, Harry Burke, Yann Chateigné Tytelman, Liz Craft, Guillaume Dénervaud, Jason Dodge, Giulia Essyad, Sylvie Fleury, Gina Folly, Dorothy Iannone, Tobias Kaspar, Matthew Lutz-Kinoy, Jonathan Monk, Paul Paillet, Mai-Thu Perret, RM, Caroline Schattling Villeval, Denis Savary, Susan Te Kahurangi King, Nicolas Trembley, Paul Viaccoz, Heimo Zobernig
Jeudi 16 janvier 2025, 18h30
Nicolas Trembley présente sa publication MY CRAFT. Before publication 11, au CEC dans le cadre de la Nuit des Bains (18h–21h).
Conversation avec Véronique Bacchetta



MY CRAFT. Before publication 11 prend la forme d’une conversation entre Véronique Bacchetta et Nicolas Trembley, centrée autour de sa pratique curatoriale et de son intérêt grandissant pour les arts décoratifs, l’artisanat et la céramique. Au travers de cette discussion, Nicolas Trembley étend son propos en traitant de l’histoire du mouvement japonais Mingei auquel il a consacré cinq expositions, et de sa place dans l’art contemporain. Cette conversation se développe en interrogeant le rôle du commissaire d’exposition ; non seulement autour de la notion de sélection, de choix et de la construction d’ensembles cohérents et signifiants d’œuvres d’art et d’objets artisanaux, voire du commerce courant, que sur la question de la création de displays de présentation et de la gestion de l’architecture des espaces d’exposition.
Nicolas Trembley, MY CRAFT. Entretien avec Véronique Bacchetta sur l’exposition, l’artisanat, l’art, les hiérarchies culturelles et les typologies, Before publication 11, brochure, 44 pages – cahier unique, 17,2 × 23,5 cm, offset, reliure agrafée, 250 exemplaires – publiée dans la collection Before publication réunissant plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraissent régulièrement et avant l’édition définitive de L’Effet papillon II (second tome de L’Effet papillon, 1989 – 2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2024.










Caroline Bachmann, DIX MATINS, dix lithographies, deux couleurs, sur papier Vélin BFK Rives, 300 g/m2, 20 x 20 cm, numérotées de I à X, datées et signées (initiales : CB), réunies dans une boîte, devant tombant, 21 x 21 x 2 cm, carton Chaumont luxe satiné, 700 g/m2, papier teinté dans la masse, Toile du Marais 162 g/m2, avec un colophon dans le fond de la boîte, impression numérique noir sur papier blanc non couché, 200 g/m2, 20 x 20 cm, 15 exemplaires, 3 e.a. et 2 H.C, numérotés sur chacune des lithographies et numérotés, datés et signés (signature) sur le colophon, impression : Idem, Paris, boite : Cartonnages Jean Losey, Genève, édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2024.
Derniers exemplaires
CHF 6’500 .- (l’édition)






Nicolas Trembley, MY CRAFT. Entretien avec Véronique Bacchetta sur l’exposition, l’artisanat, l’art, les hiérarchies culturelles et les typologies, Before publication 11, brochure, 44 pages – cahier unique, 17,2 × 23,5 cm, offset, reliure agrafée, 250 exemplaires – publiée dans la collection Before publication réunissant plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraissent régulièrement et avant l’édition définitive de L’Effet papillon II (second tome de L’Effet papillon, 1989 – 2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2024. ISBN: 978-2-9701369-9-6
CHF 20.-
MY CRAFT. Before publication 11 prend la forme d’une conversation entre Véronique Bacchetta et Nicolas Trembley, centrée autour de sa pratique curatoriale et de son intérêt grandissant pour les arts décoratifs, l’artisanat et la céramique. Au travers de cette discussion, Nicolas Trembley étend son propos en traitant de l’histoire du mouvement japonais Mingei auquel il a consacré cinq expositions, et de sa place dans l’art contemporain. Cette conversation se développe en interrogeant le rôle du commissaire d’exposition ; non seulement autour de la notion de sélection, de choix et de la construction d’ensembles cohérents et signifiants d’œuvres d’art et d’objets artisanaux, voire du commerce courant, que sur la question de la création de displays de présentation et de la gestion de l’architecture des espaces d’exposition.
Nicolas Trembley est critique d’art et commissaire d’exposition; il vit et travaille entre Genève et Paris. Il a réalisé de multiples expositions autour de la céramique, du mouvement Mingei et de l’artisanat, dont : Art & Craft, Artparis, Grand Palais, Paris (2024); Craft, Galerie Francesca Pia, Zurich (2023); Mingei Asia Now, Monnaie de Paris, Paris (2022); Les Céramiques de Wifredo Lam, Musée Guimet, MNAAG, Paris (2022); Expanded Craft, Croy Nielsen, Vienne (2021); The Mingei, Taka Ishii Gallery, Hong Kong (2020); Mingei Now, Sokyo Gallery, Kyoto (2019); Mingei: Are You Here?, Pace Gallery, Londres et New York (2013–2014); Sgrafo vs Fat Lava : Céramiques et porcelaines Made in West Germany, 1960–1980, Centre d’édition contemporaine, Genève (2010), montrée par la suite au FRAC Champagne-Ardenne, Reims, à la Galerie kreo, Paris, à la Galerie Gisela Capitain, Cologne, à la EXD Biennale de Lisbonne et à la galerie Alex Zachary Peter Currie, New York.

Heimo Zobernig, untitled, flyer, sérigraphie, texte noir et lignes argentées sur papier blanc Munken Kristall Rough 300 g/m2, A4, 200 ex., datés et signés, impression: Duo d’Art SA, Genève, édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2024.
Édition 2024 offerte aux membres de l’association du Centre d’édition contemporaine.
CHF 20.- (le flyer)

Heimo Zobernig, untitled, ensemble de trois grands posters: A: texte noir sur papier blanc; B: lignes noires sur papier blanc; C: texte noir et lignes noires sur papier blanc, sérigraphie sur papier 130 g/m2, marouflés sur aluminium, 89,5 x 122 cm (0,12 cm pour la plaque d’aluminium), 3 ex., numérotés et signés, impression: Duo d’Art SA, Genève, édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2024.
CHF 10’000.- (3 posters)

Heimo Zobernig, untitled, ensemble de trois sérigraphies: texte noir et lignes blanches sur papier argenté Algro Star Silver 310 g/m2, texte noir et lignes argentées sur papier blanc Munken Kristall Rough 300 g/m2, texte blanc et lignes argentées sur papier noir Keaycolor Deep Black 300 g/m2, 50 x 70 cm, 9 ex., 1 e.a., 2 H.C (dont un encadré) et 1 E.E. (exemplaire d’exposition), numérotés, datés et signés, impression: Duo d’Art SA, Genève, édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2024.
CHF 8’000.- (3 sérigraphies)
Du 16 novembre 2024 au 21 février 2025
Vernissage, vendredi 15 novembre 2024, de 18h à 21h (Nuit des Bains)
Week-end des Bains, samedi 16 novembre 2024, de 11h à 18h
Rentrée des Bains, jeudi 16 janvier 2025, de 18h à 21h
Café / Croissant des Bains, samedi 1er février 2025, de 10h à 13h





En 1996, Heimo Zobernig a réalisé une édition emblématique pour le CEC. À cette époque, Zobernig a joué très librement la carte du fait-main et de l’artisanat. Sa méthode ? Imprimer des pierres lithographiques anciennes, abîmées et cassées. Ces pierres, au nombre de 15, étaient simplement polies, puis enduites d’encre noire, l’impression se limitant à un simple report sur le papier, révélant des formes et des lignes résultats des cassures de ces surfaces modifiées, telles quelles. Ces 15 lithographies étaient réduites à une surface noire, monochrome, tirée chacune à 4 exemplaires, 1 e.a. et 1 H.C. Ces rectangles ou carrés noirs, sur fond blanc, pouvaient directement être associés au carré noir historique de Malevitch, avec toute la distanciation, l’ironie et la malice contenue dans ce geste. Zobernig déconstruit, simplifie, les références historiques du modernisme et du minimalisme auxquels son œuvre est associée. Il les déplace lui-même du côté du design et du graphisme. Les critères techniques d’un artisanat – à l’époque, il s’agissait de la lithographie – sont eux aussi pris au pied de la lettre : une surface enduite d’encre, directement reportée sur une feuille de papier, avec pour seul motif les lignes des cassures de cette série de pierres, trouvées dans un vieux stock, oubliées et inutilisables. Une sorte de jeu avec une situation locale, celle de cet atelier, désuet et d’un autre temps, réactivé dans un esprit ludique.
Zobernig pousse sa recherche de simplification, d’évidence et de neutralité jusqu’au simple objet. L’expression artistique est réduite à son minimum. L’objectivation, la réduction, la standardisation et la systémisation sont érigées en stratégie. Cette distanciation lui permet de déplacer son point de vue, de cultiver un pragmatisme toujours teinté d’ironique, dégagé de tout pathos, déterminé surtout par une recherche d’autonomie à toute épreuve. En réalité, Zobernig envisage le texte comme un graphiste ; la couleur de manière « scientifique » ; l’objet comme industriel ; l’espace comme un scénographe ou un architecte.
L’artiste poursuit un système de production décliné en plusieurs séries, dont celle des structures en étagères et des bibliothèques qui semblent inspirées par le fameux modèle Billy, emblématique des magasins de meubles Ikea. Un rappel ironique peut-être aux modules créés par Donald Judd ou à ceux des scénographies de Robert Morris. Ces structures-bibliothèques ont fait leur apparition, entre autres, lors de son exposition personnelle à la Kunsthalle de Zurich située, en 2011, au Museum Bärengasse, puis en 2015, au KUB de Bregenz ou, plus récemment, au Mumok de Vienne, en 2021. Ces grands ensembles de bibliothèques se transforment en display d’exposition, en structures architecturales qui rythment, entrent en dialogue, parfois exaltent ou carrément transforment l’architecture de ces institutions.
Depuis quelques années, Zobernig introduit dans ces œuvres des déclinaisons de couleurs et de matériaux, mais aussi des figures sculpturales, comme des mannequins de vitrine, corps humains non-genrés, schématiques, standards. Des figures géométriques, modulaires, aux proportions équilibrées, envisagées comme des architectures, à l’instar du Modulor de Le Corbusier. On pense à d’autres stéréotypes, emblèmes de la statuaire monumentale : des statues antiques aux femmes-robots de Metropolis, à la sculpture Der Morgen de Georg Kolbe pour le Pavillon allemand de Ludwig Mies van der Rohe, à Barcelone, ou encore des statuettes des Oscars ou celles des génériques des films d’Hollywood.
À ce classicisme, monumental et autoritaire, Zobernig introduit une rupture. Il manipule, déconstruit, retourne littéralement ses figures et parfois même les déguise. Composites, elles sont formées de plusieurs parties de corps issues de sources différentes : la tête ou le corps de l’artiste collés à des bouts d’anciennes sculptures. D’autres sont réduites à leur mode de fabrication : de la 3D aux premiers moulages en bronze, restées à l’état brut, non finies, cassées, plus ou moins bien reconstruites, oxydées, écaillées, rouillées. Certains mannequins sont parfois accrochés aux rayonnages de ses structures-bibliothèques, tordus, disloqués, plus dramatiques, oscillant entre des êtres momifiés, numériques et archaïques.
Zobernig utilise aussi son propre corps, pratiquant l’auto-référence et l’auto-dérision. Dans une vidéo réalisée en 1989 (no 3), il danse, affublé d’une perruque improbable aux longs cheveux en chiffon. Il rejouera cette scène en 2023 (no 33), avec un accoutrement similaire. Le corps et sa gestuelle ont changé, plus raides, maladroits, fatigués : la distanciation et l’ironie appliquées à soi-même.
L’exposition de Heimo Zobernig au CEC propose un ensemble de productions et d’éditions : 5 bibliothèques métalliques ; 3 sérigraphies déclinées en 3 combinaisons de couleurs et de qualités de papier (noir/blanc/argent), constituées de lignes horizontales et des mots SELF SHELF EDITION (en français : soi-même, étagère, édition), comme « auto-édition », « édition-étagère » et « auto-étagère ». En anglais, SELF SHELF, la proximité phonétique de ces deux mots, typographique aussi, avec un H en plus entre SELF et SHELF, H comme Heimo, H comme une étagère. Jeux de sons, de mots, association que Zobernig fait avec humour, entre lui et une étagère. Cette série de « mots croisés » pourrait être le titre même de cette exposition : des objets produits, édités et exposés, comme leur système de production. Des étagères, des sérigraphies, des flyers et des posters réalisés à Vienne et à Genève, par Zobernig et le CEC, à distance.
Les 3 sérigraphies, format 50 x 70 cm, tirées chacune à 10 exemplaires, se déclinent encore sous la forme de flyers (une des sérigraphies sur fond blanc tirée à 200 exemplaires, format : A4) et de 3 posters (tirés à 3 exemplaires, au format F4). Chacun de ces grands posters est imprimé en noir, décomposant et recomposant les différents éléments : un poster avec uniquement les lignes horizontales, un autre avec les mots, et le troisième avec les lignes et les mots.






Du 27 septembre au 25 octobre 2024
Vernissage, jeudi 26 septembre 2024, de 18h à 20h
Présentation de l’exposition par l’artiste, jeudi 24 octobre 2024, 18h30





Giulia Essyad transforme son corps en un outil d’exploration et un espace de projection qu’elle immerge dans des univers fantastiques et cinématographiques, entre légendes médiévales, pop culture et esthétique cyborg. Ce corps technologique, composite et hybride, lui permet d’échapper à la classification binaire de genre. En revendiquant ultra-sensualité et glamour, en surdéterminant les codes de l’extrême féminité, Essyad invite également à une déconstruction critique de la représentation de soi et du corps contemporain. Celui-ci devient un vecteur iconique militant, libéré des tabous, des canons, des stéréotypes esthétiques, une manière de s’affranchir des tendances essentialistes et naturalistes, et des dualismes simplistes du type nature/culture, homme/femme, humains/animaux…
Dans un syncrétisme très libre, l’artiste convoque des notions qui vont de l’animisme au polythéisme, en passant par la fantasy. Elle s’inspire aussi de phénomènes naturels aussi bien que surnaturels, de mythes comme de croyances plus traditionnelles et anciennes, dans un champ élargi et multiculturel. Dans cet univers multiforme, à la fois digital et archaïque, l’artiste crée des avatars d’elle-même, métamorphosés en support marketing, dignes des publicités les plus surproduites. Ces avatars oscillent entre une animalité amusée, revendiquée, et une sophistication qui font d’Ann Lee ou de Betty Boop des sœurs, numériques ou hollywoodiennes. Nymphes antiques ou ondines modernes, poupées transformées en guerrières, leur corps est libéré des codes de la beauté classique et des normes imposées.
Giulia Essyad n’en est pas à sa première collaboration avec le Centre d’édition contemporaine. En 2015 et 2016, elle y proposait deux lectures à l’occasion de la présentation de l’édition sonore collective Artists’ Voices (2016) : celle d’un poème, Poetry Reading December 2016, et celle d’un texte, Prophecy Podcast 1. En 2022, le Centre d’édition publiait Blueberry Studies. Before Publication 8 qui fait partie de la collection Before publication liée au catalogue L’Effet papillon, 2008-2025, ainsi qu’un imprimé, temple-piss19.psd, 2020, édition offerte aux membres de l’association du Centre pour l’année 2022.
Giulia Essyad présente aujourd’hui un nouveau corpus d’œuvres spécialement produites pour l’exposition Innards, ainsi qu’une nouvelle édition Unspeakable (i’m ready), 2023-2024. Celle-ci se compose de reproductions photographiques d’une série de nus réalisés dans le cadre d’une résidence Pro Helvetia effectuée en 2022 à Bengaluru, en Inde. Unspeakable (i’m ready) comprend cinq photographies de l’artiste expérimentant sur elle-même la technique du bondage japonais, le shibari. Cette pratique sexuelle s’est popularisée au Japon au cours des années 1950, avant de devenir peu à peu un « art » réalisé par des maîtres, dont les techniques se sont exportées et popularisées en Occident. Giulia Essyad les réinterprète de manière plus personnelle et empirique, comme elle a pu le faire dans le cadre de la performance Rosabel… Believe (Perrrformat, Zurich, 2022).
D’un point de vue technique, ces photographies de Unspeakable (i’m ready) sont des reproductions en noir et blanc d’images produites grâce à la méthode du collodion humide – une technique photographique remontant aux années 1850, rendue célèbre, notamment, par le photographe Eadweard Muybridge, précurseur de la chronophotographie –, au format carte postale, sur de fines plaques de plexiglas. Elles ont été reproduites à 65 exemplaires, emballées individuellement dans des boites en plastique transparent contre-formées, conditionnées comme des produits informatiques, avant d’être réunies à l’aide d’un simple élastique par groupe de cinq photographies.
Unspeakable (i’m ready), tel un pack de nudes proposés à la vente, est présentée dans un display s’inspirant des dispositifs utilisés dans les magasins d’électronique ou de téléphonie mobile – une référence qui vaut pour l’espace d’exposition lui-même… Ainsi, au centre de la salle, plusieurs téléphones sont disposés sur une table ; en réalité, de petites lightboxes bricolées : des objets DIY composés de colle chaude et de coques de protections récupérées, qui reproduisent de manière rudimentaire des smartphones. Essyad imite ces outils de communication indispensables à notre quotidien dans un fait-main volontairement vite fait, mal fait, non sans un plaisir parfaitement jubilatoire. Le boitier des smartphones se transforme en support exclusif de ses autoportraits, de ses mises en scène d’elle-même et de son personnage : autant d’écrins low-tech pour un corps à la fois déconstruit et augmenté, désinhibé, futuriste et cyborg. Pour Essyad, les outils informatiques (téléphones, câbles USB), comme les terminologies (mémoire vive, disques durs externes) sont autant de métaphores du corps humain, de son système veineux, nerveux, de sa mémoire, de son cerveau et de ses entrailles (INNARDS).
L’artiste elle-même, figure centrale d’un travail provocateur et décomplexé, s’oppose aux dictats d’un physique parfait, en exposant la nudité d’un corps qui outrepasse les normes imposées par la société contemporaine, les réseaux sociaux et des standards totalement hors de portée. Elle détourne à son profit les outils de l’ultra-communication, avec humour, en les modifiant de manière volontairement bâclée. Elle s’en moque, essaye de les détruire de l’intérieur, consciente qu’il est presque impossible de s’en affranchir complètement. Son personnage surexposé et hypersexualisé revendique un droit à la différence et à l’autodétermination, comme un moyen d’être totalement soi-même à travers une théâtralité joyeuse et exubérante, faisant face à un univers qui se veut totalement transparent mais qui produit, paradoxalement, par un effet double bind, de la coercition, du contrôle et de l’intolérance.



























































En 2021, le Centre d’édition contemporaine a édité New York & Beyond, 2017-2019, une publication réunissant une sélection d’œuvres de l’artiste présentées aux États-Unis ou en Europe, ainsi que des souvenirs photographiques de situations vécues et de rencontres, de moments intimes en famille. Autant de souvenirs capturés par Liz Craft et son entourage entre 2017 et 2019. Sorte de diary en images, la brochure couvre sur 40 pages les trois années que l’artiste a passé à New York.
Liz Craft, New York & Beyond, 2017 – 2019, publication, impression numérique, couleur, 40 pages, 15 x 21.2 cm, 500 exemplaires, reliure agrafée. Texte : Paul-Aymar Mourgue d’Algue (anglais). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2021.
Pour faire suite à cette publication, le CEC invite Liz Craft à proposer une nouvelle exposition, qui aura lieu du 5 novembre 2022 au 3 février 2023.
Pour cette exposition, Ms. America, Liz Craft réalisera une installation inédite composée d’un groupe d’une vingtaine de figurines de différentes tailles, à l’effigie de Pac-Man, le personnage du jeu vidéo japonais créé en 1980. Probablement inspiré des smileys des années 60, il a été repris dans les années 90 par la culture rave, dont Aphex Twin aka Power-Pill, d’ailleurs tout aussi jaune que nos emoji’s contemporains. Si les jeux du type « Space Invaders » abattaient des extraterrestres et des envahisseurs belliqueux dans une ambiance guerrière, Pac-Man, inventé pour attirer les femmes et augmenter le nombre de joueurs, proposait un petit glouton, tout jaune et en forme de pizza entamée, en apparence inoffensif, dévorant en continu des petites pastilles, coincé dans un labyrinthe et attaqué par des fantômes, qui ne lui laissent quasi jamais de répit. Mais que penser d’un héros qui rencontra un succès phénoménal en Occident, et tout particulièrement aux États-Unis, en étant constamment affamé, insatiable, jamais satisfait et en échec perpétuel ? Comment interpréter ce petit être vorace, consommant sans fin, cherchant non-stop une satisfaction immédiate, passant de courtes phases de plaisirs grâce à une gomme magique, obligé de repartir dans sa course folle à la consommation, dans une accélération sans fin ? Et voilà notre mignon Pac-Man transformé en consommateur compulsif, totalement addict au sucre, à la pharmaceutique et à la drogue, pris dans les filets du « toujours plus » proposé par le grand capital, légal ou illégal.
Les Pac-Man de Liz Craft et de Ms. America ont, comme il se doit, une grosse tête toute jaune, ils portent sur la tête un gros nœud rouge et sont enveloppés dans une grande tunique noire. Présentés en groupe, ils oscillent entre une chorale hurlante et une secte de fous furieux, grotesques et menaçants, implorant qu’on les sorte de cet enfer.






Before publications et éditions récentes









Ram
This show has been planned since September 2018.
I have provided reasons when no reason is apparent, I have been called on to share my intentions: as if an explanation can be clear and firm. While what I’m advocating by doing, and this is what the Marseille group exhibition did too: an image is never alone and constantly in the process of being made ; here and now.
Mirror foil, 2021
The inside of the gallery is impossible to be seen from the street during the day. When the sun goes down the inside becomes visible, the outside is a reflection, the viewer is framed by night (without seeing who is watching from the outside). Sunlight changes the corpus of the show. Through the foil, the sun alternates the form and life within (which implies passage of time). The artificial light condition of the inside is on 24 hours. (Genève, ville paranoïaque).
(images of the mirror foil are recommended to be taken with flash)
334 POLISHED BALLS, November 2nd, 3rd, 4th, 5th, 8th, 9th, 10th, 11th, 12th, 18th, 20th, 22th, 23th, 2021
According to no plan, I polished 334 balls this month. I could do 8 balls per hour. I had to alternate between 2 and 3 balls, since the rotations plus the metal were making the balls really hot. I polished them until they became mirrors. Mouvement répéter en avançant – moves repeat as you move forward. Depending on the metal, the polishing results were not the same for each ball, some were easier than others. Two cylinders rotating with immediate result, exhaust it until you have no time left. Machine-like feeling, metal emancipated, the mind off. Life lives in them. Don’t think – don’t panic – don’t spin off – or whirl etc. Sometimes my feet weren’t even on the ground which could cause an electric shock. In Boson de Higgs, called la particule de Dieu, the only thing that did not turn into mass was light. Change matter into energy. Smell it and feel their heat. I followed investigate with enthusiasm whatever turns you on. Is it what you desire that creates your quality? Two rotations, ie. frottement (rubbing), massaging them was extremely sexual. Group masturbation, mass attraction, loud sound, breathing metal, repetitive rotations – doing repetitive movement. My hand was slippery from the polishing gel, balls kept on falling with a loud sound on the floor. Attempting to get higher in one’s ability. How to fuse into the present? Never stop moving – rubik’s cube – instability – keeps on changing form. Energy has long wavelengths, I condensed four years (of thinking about the show) in these 10 days of polishing balls. I didn’t abandon the work, I stopped because I had no time left.
(images of the polished balls are recommended to be taken with flash)
n.b.
November 2nd : 37 balls polished – falls :
November 3rd : 26 balls polished – falls :
November 4th : 16 balls polished – falls :
November 5th : 20 balls polished – falls : 17
November 8th : 22 balls polished – falls : 11
November 9th : 34 balls polished – falls : 12
November 10th : 55 balls polished – falls : 6
November 11th : 34 balls polished – falls : 5
November 12th : 24 balls polished – falls : 4
November 18th : 28 balls polished – falls : 4
November 20th : 34 balls polished – falls : 8
November 22nd : 16 balls polished – falls : 3
November 23th : 35 balls polished – falls : 7
Minerve/Neckbrace, 2021
Xenon, 2021
Untitled, 2021
Untitled, 2021
Untitled, 2021
Untitled, 2021
Untitled, 2021
Untitled, 2021
Charité Berlin, 2021
The accident comes from somewhere
(images of the silver prints are recommended to be taken with flash)
Ram
I show it all in my own time, and from scattered locations, conditioned by light and the inability to arrive in here. Reverse the years. Qu’est-ce qui se joue dans les silences? Amplification – I feel for the trees across at Cimetière des Rois.
Merci à Véronique, Olga, Camilla, Gianmaria, Henrik, Stefan, Ye, Fabrice, Dora, Win, Anna, Steve, Hajid, Varun, Delphine – le grand bleu – startle – wiggle – dizzled
Si le principal médium de Matthew Lutz-Kinoy est la peinture, elle se développe souvent au-delà de l’espace en deux dimensions pour s’étendre à son environnement, se transformer en décor ou en pièces de mobilier. Cette expansion de l’espace pictural s’exprime autant au travers du choix des sujets, que de l’agrandissement et la répétition de motifs stylisés. Ses peintures de très grands formats, souvent installées comme des tapisseries ornementales, des panneaux muraux ou des plafonds suspendus, scénographient l’espace d’exposition dans lequel le spectateur est physiquement immergé. Cette approche très spatiale et physique de la peinture traduit le rapport privilégié qu’entretient Lutz-Kinoy avec le corps, la gestuelle et explicite l’élargissement de son travail à la danse et la performance. À l’occasion de son exposition récente au Consortium, Dijon, un vaste dispositif de peintures murales inspirées des panneaux de François Boucher, qui habillaient les murs d’un boudoir aujourd’hui installés à la Frick Collection de New York, recouvraient la totalité des murs de ce white cube. La fascination pour cette peinture raffinée, sophistiquée et charnelle du XVIIIe siècle convoquait son caractère érotique et transgressif et invitait en arrière fond à une libération sensuelle et sexuelle.

Le CEC participe au Salon MAD#4 (Multiple Art Days)
Avec les éditions de Victor Man, Keren Cytter, Jean-Michel Wicker, Mathis Gasser, Artists’ Voices (triple vinyle) et Valentin Carron
Pour son exposition au CEC, Victor Man invite Navid Nuur non pas pour réaliser une œuvre commune mais davantage pour créer un dialogue et souligner des liens de parenté entre leurs pratiques : leur usage de techniques traditionnelles et artisanales – aquarelles pour l’un céramiques pour l’autre -, leurs références communes à des matériaux à forte signification symbolique et poétique – minéraux, eau, feu – leurs parcours personnels et artistiques, mais aussi leur rapport à l’enfance, à la mémoire et peut-être à la nostalgie. Une manière partagée de revisiter des étapes initiatiques qui a rendu ce duo possible et naturel, qui proposera un accrochage en alternance des aquarelles de Victor Man et des céramiques de Navid Nuur. Continue reading « Entrelacs
Victor Man invite Navid Nuur »
Le CEC participe à artgenève 2018
Keren Cytter
Présentation de trois petits livres pour enfants, The Curious Squirrel (2015), The Brutal Turtle (2018) et The Furious Hamster (2018), de dessins récents et de trois objets sur roulettes
Pour le CEC à artgenève, Keren Cytter propose un petit salon de lecture pour enfants qui réunira une série de dessins récents et trois volumes sur roulettes : une boule rouge, une pyramide jaune, un cube bleu, à la fois formes mobiles et des petits sièges pour enfants. Cet environnement enfantin servira de display aux deux nouveaux livres de Keren Cytter, The Brutal Turtle et The Furious Hamster, coédités par Jacob Fabricius (directeur artistique de Kunsthal Aarhus), sa maison d’édition Pork Salad Press, Copenhague et le Centre d’édition contemporaine, Genève. Continue reading « artgenève 2018
Keren Cytter«
Dès 18:00 Book Launch: Présentation de l’édition de Jean-Michel Wicker, #picturebook1, par l’artiste
Dès 18:00 Présentation de l’édition de Jean-Michel Wicker, #picturebook1 présenté en collaboration avec The Printed Room, SALTS et le Centre d’édition contemporaine, Genève
Avec une lecture par Harry Burke et un flyer spécialement produit par Jean-Michel Wicker
Dès 18:00 Présentation de l’édition de Jean-Michel Wicker, #picturebook1, livre d’artiste, offset, 27 × 28, 5 cm, 396 pages, dont 360 pages couleur et 36 pages en noir, sur papier LuxoArt Silk 150 g/m2, couverture couleur brillante, papier LuxoArt Silk 350 g/ m2, 10 inserts, couleur, 26,5 × 28 cm, papier LuxoArt Silk 130 g/m2, publication d’un « arbre de vie» réalisé par Jean-Michel Wicker en collaboration avec Marlie Mul, d’un texte de Harry Burke et d’une recette alsacienne de tarte aux quetsches par Charlotte Wicker (français), anglais, tiré à 500 exemplaires. Graphisme : Maximage Société Suisse, Londres. Imprimeur: DZA Druckerei zu Altenburg, Altenburg. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, Juin 2017.
L’exposition de Jakob Kolding proposera une scénographie rappelant les dioramas du XIXème siècle ou les photomontages du théâtre d’Alfred Jarry, un petit théâtre qui occupera l’ensemble de nos espaces d’exposition et sera visible de l’extérieur, à la fois installation et œuvre publique. Cette scène regroupera plusieurs silhouettes « en pied », sur ou sous-dimensionnées, construisant un jeu de juxtapositions et d’écarts. Chaque figure représentera un personnage historique ou anonyme, emblématique du corpus de références littéraires, philosophiques, artistiques ou personnelles de Jakob Kolding, qui impliquent un questionnement sociologique, culturel et esthétique de l’appropriation de l’espace. Si ses premiers travaux étaient davantage en lien avec les phénomènes de transformation de l’espace urbain et de gentrification, plus récemment Kolding envisage ces notions d’espace de manière plus large, ouverte et ambivalente, comme un lieu où les interrogations identitaires seraient à la fois plus complexes, fluides et multiples. Continue reading « Jakob Kolding
The Outside or the Inside of the Internalised Externalised«
Dès 18:oo Présentation de l’édition de Jean-Michel Wicker, Belle étiquette, flyer tissé prenant la forme d’un mini tapis fonctionnant comme un objet publicitaire, polyester, noir et blanc, tissage haute définition, découpe à haute température, effiloché sur les côtés, 92 × 140 mm, édition de 1000 exemplaires, non-signés, tissage Bornemann-Etiketten GmbH, Wuppertal. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2016.
Cette édition est accompagnée d’une publication du même titre, Belle étiquette, publication, 16 pages, noir/blanc, couleurs, offset sur papier Magno Satin 130 g/m2, 26,8 × 20,5 cm, 250 exemplaires. Conception graphique : Marietta Eugster et Jean-Michel Wicker. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2016.
Editions offertes aux membres 2016 de l’association du CEC
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Mathis Gasser
In the Museum 1 2 (3), Regulators 1 2 n, livre d’artiste, 448 pages en noir et 128 pages couleurs, 17 x 22,8 × 3,5 cm, offset, sur papier Arctic Volume White 1.12 100 g/m2, couverture papier Arctic Volume White 1.2 300 g/m2, 300 exemplaires. Conception graphique : Niels Wehrspann, Lausanne avec Mathis Gasser. Imprimeur : La Buona Stampa, Lugano. Relieur : Schumacher AG, Schmitten. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2016.
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Artists’ Voices
Triple vinyle avec les pièces sonores de Rita Ackermann, Gerard Byrne, Valentin Carron, Claire Fontaine, Jason Dodge, Giulia Essyad, Sylvie Fleury, Gilles Furtwängler, Mathis Gasser, Marcus Geiger / Heimo Zobernig, Vivienne Griffin & Kaspars Groshevs, Thomas Hirschhorn, Tobias Kaspar et Jan Vorisek, Anne Le Troter, Beat Lippert, Tobias Madison, Fabian Marti, Jonathan Monk, Damián Navarro, James Richards, Emanuel Rossetti, Ryan Conrad Sawyer, Ramaya Tegegne et Ricardo Valentim, 3 picture discs dans une boîte en 2 pièces, 310 × 310 × 15/15 mm, 350 exemplaires, ingénieur du son : Ladislav Agabekov, Caduceus Mastering, Genève. Graphiste : Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, 2016.
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John M Armleder, Valentin Carron, Marc Camille Chaimovicz, Claude Closky, Andreas Dobler, David Hominal, Rosemarie Trockel et Heimo Zobernig (éditions CEC), Giulia Essyad (céramique) et Sabrina Röthlisberger (banc et livre), Solar Lice (double LP, Power Station, Dallas, 2013) et David Knuckey (sculptures)
Jusqu’au 11 mars 2017
Dès 18:00 Présentation du livre de Mathis Gasser, In the Museum 1 2 (3), Regulators 1 2 n, livre d’artiste, 448 pages en noir et 128 pages couleurs, 17 x 22,8 x 3,5 cm, offset, sur papier Arctic Volume White 1.12 100 g/m2, couverture papier Arctic Volume White 1.2 300 g/m2, 300 exemplaires. Conception graphique : Niels Wehrspann, Lausanne avec Mathis Gasser. Imprimeur : La Buona Stampa, Lugano. Relieur : Schumacher AG, Schmitten. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2016.
David Knuckey, Crest, 2016
A partir de 19:00 lectures de Marie Angeletti, Samuel Luterbacher, Marta Riniker-Radich et Angharad Williams
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Artists’ Voices
Triple vinyle avec les pièces sonores de Rita Ackermann, Gerard Byrne, Valentin Carron, Claire Fontaine, Jason Dodge, Giulia Essyad, Sylvie Fleury, Gilles Furtwängler, Mathis Gasser, Marcus Geiger / Heimo Zobernig, Vivienne Griffin & Kaspars Groshevs, Thomas Hirschhorn, Tobias Kaspar et Jan Vorisek, Anne Le Troter, Beat Lippert, Tobias Madison, Fabian Marti, Jonathan Monk, Damián Navarro, James Richards, Emanuel Rossetti, Ryan Conrad Sawyer, Ramaya Tegegne et Ricardo Valentim, 3 picture discs dans une boîte en 2 pièces, 310 × 310 × 15/15 mm, 350 exemplaires, ingénieur du son : Ladislav Agabekov, Caduceus Mastering, Genève. Graphiste : Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, 2016.
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John M Armleder, Valentin Carron, Marc Camille Chaimovicz, Claude Closky, Andreas Dobler, David Hominal, Rosemarie Trockel et Heimo Zobernig (éditions CEC), Giulia Essyad (céramique) et Sabrina Röthlisberger (banc et livre), Solar Lice (double LP, Power Station, Dallas, 2013) et David Knuckey (sculptures)
Jusqu’au 11 mars 2017
Dès 18:00 Présentation de l’édition sonore Artists’ Voices, avec Rita Ackermann, Gerard Byrne, Valentin Carron, Claire Fontaine, Jason Dodge, Giulia Essyad, Sylvie Fleury, Gilles Furtwängler, Mathis Gasser, Marcus Geiger / Heimo Zobernig, Vivienne Griffin & Kaspars Groshevs, Thomas Hirschhorn, Tobias Kaspar et Jan Vorisek, Anne Le Troter, Beat Lippert, Tobias Madison, Fabian Marti, Jonathan Monk, Damián Navarro, James Richards, Emanuel Rossetti, Ryan Conrad Sawyer, Ramaya Tegegne et Ricardo Valentim (triple LP, éd. CEC, 2016)
19:00 Ramaya Tegegne, Version #19: Judy Chicago, 2016 (lecture/performance)
19:30 Giulia Essyad, Poetry Reading December 2016 (lecture) et Salamander Said, 2016 (céramique) avec Sabrina Röthlisberger, En Attendant Antarah, guerrier poète, 2015, (banc)
20:00 HAGGARD CARAVAN, composé par Stefan Tcherepnin, avec les enregistrements de Solar Lice (Jeanne Graff, Tobias Madison, Flavio Merlo, Emanuel Rossetti, Gregory Ruppe, William Z. Saunders & Stefan Tcherepnin), mixé à York House Hotel, Wakefield, 2014 (installation sonore, 44’30’’)
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John M Armleder, Valentin Carron, Marc Camille Chaimovicz, Claude Closky, Andreas Dobler, David Hominal, Rosemarie Trockel et Heimo Zobernig (éditions CEC)
Jusqu’au 11 mars 2017
Artists’ Voices réunit un ensemble d’œuvres sonores autour du thème de la voix. La voix envisagée comme un marqueur fort sur l’inconscient, une expression primitive, d’avant le langage, directement connectée à l’affect, identifiable par un faisceau d’indices : tonalité, vibration, timbre, rythme. Les pièces sonores proposent autant un chant, une déclamation, un monologue, une lecture, un discours, un dialogue, de l’écho, des chuchotements, des bruits, des cris ou un souffle, jusqu’à la rupture, la dysphonie, l’aphonie, le silence, ou encore le retour au son et à la musique.
Exposition d’une installation de grands dessins au crayon sur rouleau de papier et de mobiles en fil de fer, et édition d’un livre d’artiste intitulé RREPTILES, produit et édité par le CEC
Raphaël Julliard est un artiste polygraphe. Pratiquant à la fois le dessin, la peinture, l’installation, la vidéo ou la performance, son travail part, plutôt que d’une forme et d’un concept prédéfinis, d’une impulsion initiale la plus libre et autonome possible, pour arriver à la configuration induite par cette même idée et son processus de réalisation. Son travail interroge parfois la démarche d’autres artistes, qu’ils soient des figures centrales ou moins connues. Il semble cependant s’inspirer avant tout des choses quotidiennes, petites, banales, dont l’existence est a priori classée dans la catégorie des insignifiants. Il aura ainsi rejoué la gestation d’un classique sandwich jambon-beurre, du grain semé au sandwich dévoré, en passant par l’abattoir pour le cochon et le barattage du beurre (Mon Sandwich, vidéo HD, 2010). Il aura entrepris, en collaboration avec Martina-Sofie Wildberger et Jérémy Chevalier, une recherche de l’événement proche de zéro, du geste nul, dont la vacuité produirait au final un potentiel créatif inespéré (GNIQ – le Grand N’Importe Quoi, performance, février 2011). Continue reading « Raphaël Julliard
Chromozone«




Présentation de l’édition et sérigraphies : Shakespeare’s xxxth, suite de dix sérigraphies, 1979 ; A Journey, suite de dix sérigraphies, 1979 ; Eros, suite de cinq sérigraphies, 1979 ; Incidental Music for Yo-Yo Ma, suite de dix sérigraphies, 1979 ; Graphic Portraits, suite de treize sérigraphies, 1978. Du 18 septembre au 28 octobre 1989 (vernissage le 16 septembre 1989). Le 15 septembre 1989 en soirée, à l’UGDO (aujourd’hui l’Usine) : performance de Emmett Williams dans le cadre du Festival de Poésie sonore, La Bâtie 1989. Le 5 octobre 1989 en soirée : concert de István Matuz, flûtiste : Voices de László Sáry, pièce pour flûte seule et bande magnétique, dans le cadre du Festival Extasis.